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Universum littéraire et musical
15 octobre 2012

In principio erat...

Au début, il y avait moi et puis il y avait mon lit. Nous deux, on s'entend pas très bien. Il semblerait que chaque fois que je me retrouve dedans, il ne veuille pas me laisser dormir. Du coup, j'avais toutes ces idées dans ma tête, toutes ces choses qui ne voulaient pas partir, toutes ces choses que je ressasse, que je reprends, que je relis, que j'écoute en non-stop. Toutes ces choses qui me hantent parce qu'elles me sont arrivées, que j'aurais voulu en changer une partie ou toutes ces choses dont je rêve qu'elles m'arrivent. Et puis rien ne se passe comme ç'aurait dû se passer. Rien n'arrive de ce que je veux.

Tout ce qui m'arrive c'est proprement autre chose. Toujours autre chose. Mais c'est peut-être pour le mieux aussi. L'imprévu, aujourd'hui, tout de suite. 

Mais je l'attends tout le temps l'imprévu et il se pointe jamais. Funny hein. Barbara disait "Il n'y a pas d'amour heureux". Peut-être qu'elle avait raison. Je pense à toutes les histoires d'amour que je connais et j'ai des doutes. Bien-sûr je vois plusieurs couples heureux. Mais tout semble condamné. Parce que dans le fond comment les choses peuvent marcher avec quelqu'un d'autre qui ne sera jamais toi ? Dont tu ne pourras jamais prendre la possession totale. 

Souviens-toi de Proust : "De tous les modes de production de l’amour, de tous les agents de dissémination du mal sacré, il est bien l’un des plus efficaces, ce grand souffle d’agitation qui parfois passe sur nous. Alors, l’être avec qui nous nous plaisons à ce moment-là, le sort en est jeté, c’est lui que nous aimerons. Il n’est même pas besoin qu’il nous plut jusque là plus ou même autant que d’autres. Ce qu’il fallait, c’est que notre goût pour lui devint exclusif. Et cette condition là est réalisée quand – à  ce moment où il nous a fait défaut –à la recherche des plaisirs que son agrément nous donnait, s’est brusquement substitué en nous un besoin absurde, que les lois de ce monde rendent impossible à satisfaire et difficile à guérir- le besoin insensé et douloureux de le posséder".

 

N'oublie pas avant de dormir "Tu ne peux battre la mort

Mais tu peux l'abttre dans la vie

Et le plus souvent tu sauras le faire

Le plus il y aura de lumière".

 

Je voulais commencer en beauté avec quelques uns de mes préférés. Mais d'autres viendront, peut-être encore meilleurs. Il y a aussi beaucoup de paroles qui me viennent à l'esprit avec ces moments. Quand T. est venu dans le XIVe, et qu'on marchait le long de la voie ferrée. Je ne sais même plus pourquoi, il m'a fait rire, je me suis tournée vers lui et dans mon rire finissant, je savais, je sentais que je l'aimais. C'était triste mais triste encore de le quitter sans qu'il ne se soit RIEN passé. Et pourtant c'était pas la pire des fois. Et avant, quand on marchait rue Hallé et qu'on parlait d'Adèle et je pensais si fort "quand j'écoute ça, je pense à toi" mais je ne pouvais rien dire, comme toujours. Je me contentais de le regarder en pensant très fort. Et ce moment au Bouquet quand il m'a caressé la joue. Toute cette soirée était si agréable, et je l'ai gachée l'autre jour en en parlant vulgairement dans ce taxi pourri où je n'aurais jamais rien du dire du tout. Que de bêtises alala. Mais je suis sur une nouvelle pente. Les souvenirs on va tous les ranger ici et après on les oubliera. Il faut s'en vider la tête pour qu'ils ne viennent plus y faire du mal. J'aime pour certains moments, pas pour une entité. C'est bizarre. J'aime des moments, des regards, des choix. J'aime des réactions, des mots, voire des phrases. Je n'aime pas quelqu'un. J'aime ce qu'il m'apporte, ce qu'il me fait ressentir. Ce besoin de le voir. Ce que j'imagine sur lui. J'aime un mythe. Un mythe que j'ai créé. Mais bon. On finit avec Verlaine ?

 

"Je devine, à travers un murmure, 

Le contour subtil des voix anciennes

Et dans les lueurs musiciennes,

Amour pâle, une aurore future !

 

Et mon âme et mon coeur en délires

Ne sont plus qu'une espèce d'oeil double

Où tremblote à travers un jour trouble

L'ariette, hélas ! de toutes lyres !

 

Ô mourir de cette mort seulette

Que s'en vont, - cher amour qui t'épeures,-

Balançant jeunes et vieilles heures ! 

Ô mourir de cette escarpolette ! 

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